Julie et Louise Kinna

"Submergées de souvenir"


Louise monte Orgeval, un cheval qui a compté énormément pour Julie.
Elle-même en selle sur le gris Ourasi un PSA comme d'habitude dans ces années-là (2008).

Notre école existe grâce à trois groupes de personnes. Un premier ensemble
considère simplement que le meilleur endroit pour satisfaire le besoin de monter
à cheval est le Bois du Roi. Le nombre est important. On le comprend aisément,
il est essentiel de  répartir les coûts de fonctionnement (très élevés en équitation)
sur une communauté de bonne taille !

Les cavaliers du second groupe font partie du premier, mais ils y ajoutent
un surcroit de fidélité. Ils se sentent investis des valeurs Bois du Roi et comme
un supporter de football, ils défendent leur couleur, sont adhérents du club et pas d’un autre !

Un troisième noyau s’inclut dans les deux premiers. Ce sont les bénévoles.
Les moniteurs, les membres s’occupant des chevaux et en général ceux qui donnent
de leur temps. Depuis 1989, tout repose sur leurs épaules. En leur absence, il faudrait
recourir à des salariés entrainant une hausse des tarifs d’environ 70 % ! Impossible !
Ainsi sans ce bénévolat, sans ce formidable altruisme notre aventure équestre
disparaitrait aussitôt.

Par quel cheminement est-on amené à s’investir autant ? Le portrait des sœurs
Julie et Louise Kinna répond en partie à la question.

Depuis 19 ans, Julie (31 ans) et Louise (26 ans) Kinna fréquentent assidûment
le Bois du Roi. D’abord élèves débutantes, elles ont franchi toutes les étapes
jusqu’à devenir des monitrices chevronnées. Julie, propriétaire de Mr Widu
obtient aussi d’excellents résultats en compétition de dressage.

Julie et Louise racontent.

Julie. Il existe une vidéo. J’ai deux ans et demi. Une petite fille à l’hippodrome
de Boisfort, littéralement émerveillée, fascinée par les chevaux de course.

Louise. Mon premier souvenir. A cinq ans, hissée sur un shetland d’une tante,
je subis déjà une chute, car le poney se roule ! Mais je n’ai pas eu peur.

Julie. Aussi loin que je me remémore le passé, j’ai toujours eu envie des chevaux,
de monter, mais ce n’était pas pensable chez nous. En primaire, deux élèves
de ma classe avaient la chance de fréquenter un manège. J’étais très jalouse.
Quand j’ai eu 12 ans, nos  parents nous ont laissés entrevoir des possibilités.
Mon père avait lu dans Vlan une annonce pour les stages au Bois du Roi.
L’idée d’inscrire ses enfants dans une « école » était importante pour lui.
Le lundi 17 juillet 2000, Louise et moi avons enfin commencé l’équitation !

Après le stage, c’était parti ! Nous avons intégré les cycles. Nous habitions
Angleur. Les mercredis, c’était la course sur les quais pour être à l’heure !
Après un an ou deux, je me souviens d’une promenade fabuleuse.
Nous n’étions que trois cavaliers, je montais Cielak. Je suis devenue
folle de ce pur-sang arabe gris.

Autre aspect, plus tard, j’ai pris peur à l’extérieur. Je pleurai souvent !
A force d’insister en promenade et sur la piste de galop j’ai surmonté,
mes craintes ont disparu.

Louise. Mon meilleur souvenir de ces années-là est ma première année
d’obstacle sur Habibaté. J’ai tout gagné. Le challenge, le petit derby et un concours
au cercle équestre de Jeneffe avec qui nous étions associés pour le challenge.

Mais ma transition ado vers les groupes adultes m’a semblé très difficile.
D’un coup les chevaux étaient plus imposants, plus remuants.


Les soeurs ont réussi l'étrier d'or sur Habibaté, Pur Sang Arabe lui aussi. Julie en 2005 et Louise en 2010 !

Julie. Deux grandes randonnées. La première avec Sahada. J’avais pris
Stéphanie Schmetz en grippe, car elle montait Cielak. Très bons moments
quand même. Pour la 2e, j’avais Cielak. Je n’en voulais plus à personne !

A partir de 2004, je pouvais venir deux fois par semaine, plus des stages.
J’ai passé le 1er degré en 2006. Ce jour-là, en arrivant, j’ai appris
que mes deux chevaux boitaient ! J’ai dû monter Zorro au pied levé.

Cielak parti, j’ai eu une approche moins passionnelle. Je suis devenue
plus mature. Je voulais surtout progresser. J’étais fan des pur-sang arabes.
Par chance, il y en avait plusieurs au manège. Chaque semaine... Kwinjy,
Kidhim, Samhiro, Le Hibou, Bess Ess Ob, Sheytan, Sahid, Jamil, Ourasi.
À l’obstacle comme au plat, ça a été quelques années de grand bonheur
(de 2007 à 2011).

Et puis la découverte d’Orgeval, très différent des PSA. !
Je ne l’ai pas aimé la première fois et les quelques suivantes jusqu’à
ce que je le monte à l’obstacle et que je m’envole sur son dos pendant 6 ans !
Avec lui pas mal de parcours  réussis en 90cm. Nous gagnons des épreuves
et le derby en 2015. Il m’a apporté énormément et c’est grâce à lui que j’ai été
prête pour préparer le deuxième degré.... obtenu avec  May-by (dressage) et Usaro.
Un de mes meilleurs souvenirs et un de mes plus grands succès à cheval.


Louise. Mon premier degré en 2011. En 2013, j’ai à nouveau remporté le petit
derby, cette fois sur Jamil. Une belle surprise ! Mais conforme à ce que je cherche.
Devoir me dépasser et toujours apprendre. M’améliorer est essentiel pour moi.
Et puis l’équitation m’a canalisée. Pas de bêtise, plutôt aller à cheval !
Et la discipline du Bois du Roi a été importante pour me structurer.

Quand il était encore vert, j’ai eu Côte d’Or à l’obstacle. Pas simple !
On ne devient pas cavalier facilement ! J’ai lutté. Heureusement, car ensuite,
j’ai obtenu beaucoup de plaisir avec lui. Il faut savoir souffrir un peu.


" Quand il était encore vert, j’ai eu Côte d’Or à l’obstacle. Pas simple ! "
Louise Kinna.


" J’ai lutté. Heureusement, car ensuite, j’ai obtenu beaucoup de plaisir avec lui. Il faut savoir souffrir un peu."
Louise et Côte d'Or en 2016

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